Éditorial PensCheck Sommer 2023

Après la révision de l’AVS, c’est au tour de la prévoyance professionnelle d’être mise à jour. Le projet de réforme de la LPP a fait beaucoup de vagues dans la Berne fédérale et un référendum contre la loi a dernièrement abouti. Une votation populaire aura lieu en mars 2024.
28. juin 2023
Écrit par
Fabio Preite
Partenaire, Membre de la Direction

Il est grand temps de réformer la prévoyance professionnelle pour la moderniser et l’adapter au marché du travail de demain. Les nouvelles formes de travail exigent des modifications pertinentes. Mais les indépendants ont eux aussi besoin d’adaptations urgentes. Il est aujourd’hui inexplicable qu’un travailleur indépendant spécialisé dans les technologies de l’information et ne disposant pas de personnel propre puisse s’affilier uniquement à l’institution supplétive LPP. Mais abaisser le taux de conversion reste une mesure impopulaire, et pas seulement pour les partis de gauche, qui accueillent favorablement ces subventions croisées contraires à la philosophie du système. Une votation populaire sera organisée en mars 2024; la réforme de la LPP pourrait bien se heurter à une forte résistance dans les urnes.


Inflation et hausse des taux d’intérêt – conséquences


La prévoyance vieillesse figure depuis des années dans le peloton de tête du baromètre annuel des préoccupations de la population suisse. Ce qui est nouveau, c’est l’incertitude relative à l’inflation, qui affecte le pouvoir d’achat des rentes de vieillesse du deuxième pilier. La persistance d’une inflation élevée a contraint la Banque nationale suisse (BNS) à relever ses taux d’intérêt beaucoup plus rapidement que ce qui était généralement anticipé. Cela a eu pour consé- quence de renforcer l’attrait des obligations, une catégorie de placement qui a sous-performé au cours de la dernière décennie. Le retour de cette classe d’actifs est réjouissant et apporte à nouveau une plus grande stabilité aux portefeuilles de prévoyance.


Traitement des avoirs de libre passage au-delà de lâge AVS


On ignore encore comment le législateur traitera à partir de l’année prochaine les avoirs de libre passage au-delà de l’âge AVS (65 à 70 ans). Comme pour le 3ème pilier, le régulateur pourrait exiger également le maintien d’une activité professionnelle pour les avoirs de libre passage au-delà de l’âge AVS. Si cette adaptation devait effectivement être introduite à partir de 2024, il serait hautement souhaitable de prévoir au moins une période de transition.

Écrit par
Fabio Preite
Partenaire, Membre de la Direction